JEAN-LOUIS SCHOELLKOPF

Dépôt de son fonds de négatifs et des archives papier

Depuis plus de cinquante ans Jean-Louis Schoellkopf conçoit la photographie comme un outil d’enquête et de critique sociale pour questionner les développements urbains contemporains. Son approche documentaire révèle tout particulièrement les conséquences de la fin de l’ère industrielle sur ces paysages urbains, en France et à l’étranger – Saint-Étienne, Gênes, le quartier d’Alexanderpolder de Rotterdam, Stuttgart, Barcelone, les XIIIe et XIXe arrondissements de Paris, l’agglomération de Lille-Roubaix-Tourcoing – en tenant compte de leur histoire, leur géographie et leur sociologie.

C’est à l’occasion de son exil au Canada, à la fin des années soixante, qu’il commence à faire des portraits d’ouvriers dans leur environnement de travail.
En 1974, de retour en France, il s’installe à Saint-Étienne où subsiste alors une importante activité industrielle.
Après quelques collaborations avec la presse, il renonce à l’idée du reportage pour privilégier la notion de portrait, qu’il conçoit à l’échelle de la ville, au-delà de l’appréhension psychologique de ses habitants.
À partir d’une méthode typologique, il produit des séquences photographiques dont l’ambition est de montrer comment les relations humaines, familiales en particulier, produisent des configurations communes et singulières, en d’autres termes, comment des situations sociales reflètent ou constituent des styles de vies, des modèles culturels et esthétiques. 

Des expositions personnelles lui ont été consacrées par le musée de Louviers (à l’occasion d’une commande sur la filature sise dans cette ville), l’école des Beaux-Arts de Lorient, le Kubus à Hanovre et le musée d’Art moderne et contemporain de Saint-Étienne qui conserve la plus importante sélection de son œuvre. Il a participé à l’exposition A dialogue between American and european photography au MOCA à Los Angeles en 1991, et à Universal Archive au MACBA à Barcelone en 2008. En 1997, il est sélectionné pour participer à la Documenta X. Son œuvre est représentée dans les collections publiques françaises telles que le CNAP, les FRAC Rhône-Alpes et Haute-Normandie, le musée d’art moderne de la ville de Paris, le musée d’art contemporain de Strasbourg, la Caisse des dépôts et consignations. 

L’œuvre de Jean-Louis Schoellkopf est déjà reconnue dans les Hauts- de-France. Six tirages de sa série Liévin, les cimetières militaires réalisée sur le territoire sont conservés au FRAC Grand Large et le CRP/ Centre régional de la photographie à Douchy-les-Mines lui avait consacré une exposition en 2011. 

Jean-Louis Schoellkopf témoigne une grande confiance à l’Institut pour la photographie en lui déposant l’ensemble de ses négatifs, ektachromes et planches-contacts, soit plus de 11.000 phototypes (représentent environ 30 000 images) ainsi que ses archives papiers. L’étude de ces corpus et les échanges avec leur auteur sur sa pratique singulière de la photographie marqueront un nouveau rapport dialectique, méthode chère à son œuvre. 

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