Algérie : la persistance des images
Dans le cadre du séminaire "Formes de résistance" coordonné par Christian Joschke
Avec Émilie Goudal, Lauréate 2022 de la Bourse de l'Institut et Djamel Tatah, peintre et enseignant.
Discrètes, individuelles ou, au contraire, coordonnées par des projets plus ou moins radicaux de transformation du monde, les actions de résistances ne visent plus un monde parfait, réglé, pensé ex nihilo dans son organisation sociale et matérielle, mais elles mettent en œuvre des formes de vie nouvelles à l’ombre des puissances politiques et financières, et élaborent pour ce faire des logiques contre-hégémoniques. Les luttes pour le climat, les droits des femmes, des minorités LGBTQIA+, des communautés mises en danger par la destruction de leur cadre de vie s’organisent, se structurent et se rendent visibles par la résistance contre les processus qui les menacent.
Dès lors, le rôle de la création contemporaine, si essentiel soit-il, n’est plus de présenter l’avenir d’une utopie mais d’agir dans le présent pour transformer le monde par la résistance, la dissémination des imaginaires, l’action en réseaux. Dans les luttes sociales, les images au sens large – photographie et arts plastiques, performances, mises en scène, cinéma – participent au mouvement.
Rendez-vous le mercredi 16 novembre avec Émilie Goudal et Djamel Tatah.
Émilie Goudal
Historienne de l’art, Émilie Goudal est chercheure associée au CEAC et enseignante à l’Université de Lille. Lauréate 2022 de la bourse de l’Institut pour la photographie, elle travaille sur le fonds photographique d’Agnès Varda et réalise actuellement un film documentaire consacré à la « série algérienne » de l’artiste états-unien Dennis Adams. Elle est l’autrice du livre Des damné(e)s de l’Histoire – Les arts visuels face à la guerre d’Algérie (Les Presses du réel, 2019) et de plusieurs articles publiés dans des catalogues d’exposition et revues telles que Perspective, Critique d’art, AWARE ou Gradhiva.
Djamel Tatah
Né en France de parents algériens, il étudie aux Beaux-Arts de St-Etienne dans les années 1980 avant d’entamer une carrière internationale. Son œuvre est présentée dans des institutions internationales (Musée Guangdong à Canton, Musée d’Art Moderne et Contemporain à Alger, Centre Pompidou à Malaga) comme dans des collections et fondations privées (Fondation Maeght St-Paul de Vence ; Collection Lambert, Avignon ; Fondation Art Barjeel, Sharjah). En France, des expositions d’envergure lui ont été consacrées notamment au Musée d’Art Moderne de St-Etienne en 2014. Il présentera ses travaux récents au musée Fabre à Montpellier en décembre 2022 et sera accueilli au musée Matisse à Nice en début d’année 2024.