La photographie à l’heure des ayants droit, «estate» et fondations : quelle valorisation des fonds photographiques privés aujourd’hui ?

Journée d’étude proposée par l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, en partenariat avec le Collège International de Photographie

Responsables scientifiques : Léa Miranda, avec Michel Poivert et Anne Lacoste

L’intérêt général en matière de patrimoine photographique n’est-il aujourd’hui que du ressort des institutions publiques ? Alors que toute une génération de photographes s’interroge sur le devenir de ses archives, et qu’un marché de la photographie s’est institué – de la photo vernaculaire aux oeuvres d’artistes patentés –, le rôle longtemps joué par l’État pour préserver les fonds photographiques compose désormais avec de nouveaux acteurs dans le domaine. Qui sont les ayants droit soucieux de valoriser un héritage souvent riche et complexe à inventorier, classer et mettre en valeur ? Faut-il vendre ou faut-il investir dans la recherche et l’inscription d’un corpus photographique dans l’histoire ? Est-ce d’ailleurs antagoniste ? Comment trouver conseil et expertises en dehors des milieux académiques ?

Du côté des galeries on observe un effort et un intérêt nouveau pour traiter des ensembles conséquents, des archives qu’il faut savoir mettre en lumière pour leur donner une valeur et répondre aux attentes des héritiers. L’issue que représentaient les ventes aux enchères ne semble plus isolée sur le marché. Du reste, parle-t-on des images elles-mêmes ou bien des droits d’auteurs ? Comment articuler tous ces points de droits pour ne pas disséminer des ensembles qui, bien souvent, trouvent leur sens dans la cohérence de leur histoire ? À l’heure où les agences de photographes doivent elles-mêmes gérer un patrimoine d’auteurs disparus ou inquiets de leur succession, quelle stratégie adopter pour servir leurs intérêts et par extension l’histoire de la photographie ?

Depuis quelques années, en France et dans tous les pays où la photographie est devenue une richesse culturelle, on a pu constater l’émergence de nouveaux modes de valorisation du domaine privé en complémentarité de la mission patrimoniale des institutions. Les fondations nées de l’engagement des héritiers, les fonds de dotation visant à financer des projets, les associations, le développement de la philanthropie, mais aussi des institutions liées aux collectivités territoriales ouvrent de nouveaux horizons au patrimoine photographique. Bibliothèques, archives et musées doivent composer avec galeries, maisons de vente, associations et fondations. Dès lors, comment répondre aux photographes et à leurs ayants droit lorsque l’heure arrive de transmettre?

Au travers d’études de cas, de témoignages et de débats, cette journée d’étude propose d’explorer l’un des grands sujets de société en matière de photographie, alors que la révolution numérique a transformé notre rapport au patrimoine des images depuis plus d’une génération.


Table ronde 1 :
Gestion et incarnation des archives et fonds photographiques à travers les témoignages des ayants droit
Avec Fiammetta Horvat, pour le fonds Frank Horvat, Rosalie Varda, pour le fonds Agnès Varda, Aliette de Fenoÿl, pour le fonds Pierre de Fenoÿl et Maître Benjamin Dauchez, notaire spécialisé dans le droit de la création artistique

Table ronde 2 :
Organismes indépendants : quels sont les structures et outils existants et comment se les approprier ?
Avec 
Clotilde Blanc-Burri, pour la Fondation René Burri, Lorène Durret, présidente de l’Association les amis de Marc Riboud, Nicole Vitré-Méchain, pour la diffusion de l’oeuvre de François Méchain, Agnès Sire, Fondation Henri Cartier-Bresson, Louis Bachelot et Marjolaine Caron, pour la Fondation Gilles Caron

Table ronde 3 :
Restructuration du milieu de la photographie : nouveaux acteurs, estates et marché
Avec 
Audrey Bazin, directrice des relations extérieures & projets associés de la Galerie Christophe Gaillard, Fannie Bourgeois, experte en photographie chez Christie’s, Simon Brodbeck, pour le fonds Peter Lindbergh, Maître Alexis Fournol, avocat pour artistes et acteurs du marché de l’art et Thierry Maillard, directeur juridique de l’ADAGP


Télécharger le programme complet
Revivez la journée d’étude en replay