IL ÉTAIT UNE FOIS… LA RUE DE THIONVILLE

Appel à témoignages

Au fil des années, la rue de Thionville a connu bien des histoires…

Avant la transformation des bâtiments destinés à devenir le futur Institut pour la photographie, dont le chantier débutera en 2021, nous souhaitons revenir sur l’histoire de ces murs.

Sollicitant vos connaissances et vos souvenirs, nous vous invitons à participer à cet appel à témoignages, dans l’espoir de rassembler et de conserver la mémoire de ces lieux.

Les récits, faits historiques, illustrations et anecdotes seront collectés sous forme écrite, auditive ou photographique et viendront enrichir nos archives.

Une première exposition sur l’histoire du bâtiment sera inaugurée à l’automne dans le cadre de EN QUÊTE, la prochaine programmation de l’Institut pour la photographie, du 10 septembre au 15 novembre 2020.

 

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→ Le leg de l’hôtel particulier du n°11 à la Ville de Lille

Victor Casimir Lorent Lescornez, propriétaire du 11 rue de Thionville depuis 1900, lègue en novembre 1912 son hôtel particulier à la Ville de Lille « à condition de l’utiliser pour le service d’une œuvre de bienfaisance ». Il meurt le 10 janvier 1913, dans sa 71ème année.
« (…) Le défunt, qui était un industriel très distingué et jouissait de l’estime générale de ses collègues et de tous ceux qui l’approchaient, était également un grand voyageur. Chaque année, il partait au loin, pendant plusieurs mois, et sa dernière visite fût pour les pays du Levant, la Chine et le Japon. (…) Sa très riche bibliothèque et ses collections rares faisaient l’admiration de tous ceux qui venaient pour les connaître. (…) Selon les dernières volontés du défunt, sa propriété, sise 11 rue de Thionville, sera attribuée à la Ville de Lille, plus une somme de 500 000 francs destinée à l’appropriation de l’immeuble en vu de le faire servir à une œuvre de bienfaisance. Le généreux donateur, qui avait fait beaucoup de bien sa vie durant, a voulu après sa mort, soulager encore les pauvres et les déshérités de sa ville (…). » 

→ La création de l’école pour jeunes filles Valentine Labbé

Le 24 juin 1920, Edmond Labbé, premier directeur général du sous-secrétariat d’État à l’enseignement technique, autorise la création d’une école pratique de commerce et d’industrie pour jeunes filles.
« La Commission de l’instruction publique a examiné le dossier de la nouvelle école ménagère. Elle a constaté avec satisfaction que cette question avait été longuement étudiée pendant la guerre et que dans ses grandes lignes elle était entièrement au point (…) elle émet le vœu que l’Administration installe l’école ménagère dans l’immeuble de la rue de Thionville qui pourrait être aménagé à cet effet. De doubles frais d’installation seraient ainsi évités. » 

Elle ouvre en avril 1921 au 11 rue de Thionville avec une soixantaine de jeunes filles inscrites. « C’est à la fois une très utile et très agréable institution, que l’école pratique d’éducation ménagère et professionnelle pour jeunes filles. Cet établissement, installé rue de Thionville, fonctionne sous la direction de Mlle Fauché. Il est ouvert depuis le 1er avril et a déjà une vingtaine d’élèves, qui suivent les cours de la journée. Le soir, une soixantaine de jeunes filles viennent y parachever leur éducation ménagère ou professionnelle. » Extrait article de presse.

→ En juin 1944, une imprimerie de la Résistance au n°11

En juin 1944, le grenier du 11 rue de Thionville abrite une imprimerie de tracts du Conseil National de la Résistance.
« Vers le mois de juin 1944, une perquisition a eu lieu chez Ernest. J’ai reçu l’ordre d’aller voir Melle d’Estrées, la directrice de l’école Valentine Labbé. Elle m’a reçue très gentiment et a mis à notre disposition un magnifique grenier dans l’annexe de son établissement. Je me demande encore comment nous avons déménagé tout notre matériel pour le placer dans une charrette accrochée à mon vélo, pour lui faire traverser presque toute la ville puis le remonter rue de Thionville. Le concierge, M. Pluquet nous a montré les lieux où nous avons réinstallé le matériel. Quand nous étions là, il venait tirer la cloche s’il y avait danger. Nous cachions alors nos papiers et étalions des corrigés de devoirs de vacances que Melle d’Estrées nous avait fournis. » Témoignage de Jeanne Prin-Simonot – impression de tracts du Conseil National de la Résistance et du journal le Fanal. 

→ L’école Valentine Labbé s’agrandit

En 1944 a lieu la première session nationale du baccalauréat. Pour la Ville de Lille, les séries Moderne (candidats de noms commençant par A et K) et Philosophie-sciences se déroulent à l’école Valentine Labbé. La même année la Ville de Lille acquiert le n°7 de la rue de Thionville pour agrandir l’école, comprenant déjà les n°11 et n°9.
Dans les années 60, l’école devient mixte et des cours de physique-chimie sont ajoutés au programme.

→ Le lycée Lalo et le CIO
En 1970, le lycée technique Valentine Labbé déménage rue Paul Doumer à La Madeleine. Le lycée professionnel Edouard Lalo ouvre ses portes et fermera en juin 2011 :
« 40 années consacrées à la formation des centaines de jeunes qui sont passés dans notre « maison » raconte Nadine Dubois, Proviseure.
Lieu dédié à la formation et l’apprentissage des jeunes, les locaux sont ensuite occupés par le CIO (Centre d’Information et d’Orientation) et le GIP FCIP (Groupement d’Intérêt Public Formation Continue Insertion Professionnelle) jusqu’en juin 2019. 

 


1 Plan de transformation de l’enseignement ménager, 1937, Archives Départementales
2 et 3  Legs de Victor Casimir Laurent, 1912, Archives Départementales
4  Photographie, classe de broderie, vers 1930, Archives Départementales