Hideyuki Ishibashi
Photosensible
2021
La démarche artistique d’Hideyuki Ishibashi s’inspire de l’histoire primitive de la photographie. Ses œuvres expérimentales s’inscrivent notamment dans la lignée du premier procédé négatif/positif sur papier de William Fox Talbot, du cyanotype de la botaniste Anna Atkins qui permet d’obtenir l’empreinte de plantes en les posant sur un papier photosensible, et des diverses expérimentations du dramaturge August Strindberg, inspiré par le caractère encore « hasardeux » du médium.
Hideyuki Ishibashi développe une pratique photographique organique qui explore la photosensibilité du médium jusqu’à son caractère réversible puisque l’image produite s’altère à l’exposition lumineuse. Cette sensibilité à la lumière permet une symbiose avec la flore, grâce au phénomène de photosynthèse. Il crée ainsi des séries d’images tangibles, impermanentes, comme nouvelles expériences du temps et de la mémoire.
Sa gamme subtile de teintures végétales, issues de feuilles et d’écorces infusées, lui permet de ressusciter des tonalités anciennes pour ses photographies et de solliciter tant notre odorat que notre vue.
Atlas #6 présente des empreintes de feuilles d’arbres du parc Barbieux, à Roubaix, obtenues grâce à une combinaison de scans et de photogrammes. Les images, imprimées sous forme de tirages à l’aide d’une encre « photochromique » (pigments qui réagissent à l’intensité lumineuse), se révèlent et s’effacent sous l’action de la lumière UV de la torche qui imite celle du soleil, filtrée à travers les feuillages.