L is for Look
Présentation à Paris Photo
Coproduite par l’Institut pour la photographie et Photo Elysée, L is for Look est une exposition consacrée à l’histoire du livre photo jeunesse. Elle rassemble plus d’une centaine d’albums écrits et édités dans différents pays.
À l’occasion de Paris Photo, l’Institut pour la photographie présentait pour la première fois quelques-unes des modalités d’interactions qui seront proposées dans le parcours de la future exposition.
De son essor – marqué dès les années 1930 par l’émergence de nouvelles méthodes éducatives axées sur l’image plutôt que sur le texte – jusqu’à aujourd’hui, le livre photo pour enfants investit le caractère réaliste de l’image photographique. En couvrant tous les registres de la littérature jeunesse, de l’abécédaire à la réinterprétation des contes traditionnels, il accompagne l’enfant dans son développement et son émancipation, et stimule sa créativité, avec une ambition commune : questionner et nourrir son regard sur le monde.
Ce genre éditorial, exploré par de grandes figures de la photographie, est un domaine largement privilégié des femmes photographes. Il se distingue aussi par la diversité des disciplines convoquées, telles que les arts graphiques, le design ou le spectacle vivant.
L’exposition L is for Look fera l’objet d’une tournée européenne qui débutera en septembre 2025 à Photo Elysée à Lausanne, et se poursuivra jusqu’en 2028 à l’Institut pour la photographie, après avoir été présentée dans cinq institutions partenaires : le Museum Folkwang à Essen, Les Rencontres de la photographie d’Arles, la Photographers’ Gallery à Londres, le Centre national de l’audiovisuel (CNA) du Luxembourg, et FOTO ARSENAL à Vienne.
Autour des livres de William Wegman
La présentation d’une sélection de ses ouvrages et d’un tirage Polaroid grand format original (William Wegman, Anette, 1992. Color Polaroid, 20 x 24 inches. Courtesy Galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois, Paris) nous ont permis de questionner les manières de mettre en scène ces portraits et d’interroger la frontière entre direction du photographe et collaboration des chiens. Quelles astuces de prise de vues sont mises en œuvre, quelles émotions émergent, et comment la composition intègre-t-elle accessoires et décors ?Le stand incluait également la découverte de ce tirage au travers d’une audiodescription réalisée pour l’occasion en collaboration avec l’ASBL belge PAF (professionnel·le·s de l’audiodescription francophone. Au-delà d’un usage dédié aux personnes concernées par une déficience visuelle, l’audiodescription – tant par son écriture que son écoute – est l’occasion d’entrer dans une image par d’autres voies que celle du regard.
Autour du livre Que vois-tu ?, (éd. Kaléidoscope, 2003) de Tana Hoban
Une scénographie interactive a repris l’invitation de Tana Hoban dans Que vois-tu ? / Look again ! à expérimenter la manière dont différents cadrages influencent notre perception des photographies et de notre environnement. Un dispositif intégré à la cimaise du stand invitait les visiteurs à affiner leur regard à travers un jeu de quête de détails et de textures. Quels sens, au-delà de la vue, peuvent être associés à une image lors de sa prise de vue ? Quels motifs récurrents composent notre environnement visuel ?Un Kamishibai, théâtre d’images japonais, a permis d’explorer les potentiels narratifs d’un ensemble d’images, révélant la manière dont leur enchaînement et leur mise en mots (et en musique !) créent de nouvelles histoires visuelles.
Autour du livre Animaux à mimer (éd. MeMo, 2010) d’Alexandre Rodtchenko, Serge Tetriakov et Varvara Stepanova
Un mini-studio interactif proposait aux visiteurs de s’essayer à la mise en scène et à la prise de vue d’animaux de papier issus du projet Samozvieri / Animaux à mimer. En suivant l’invitation du livre d’Alexandre Rodtchenko et de Varvara Stepanova, vous deviez donner vie à ces personnages de papier en jouant avec la lumière du mini-studio, les ombres portées créées et les divers angles de vue. Ces scènes pouvaient être inspirées d’extraits du poème de Serge Tetriakov ou réalisées librement. L’un des personnages iconiques conçus par Rodtchenko et Stepanova, l’autruche reproduite à échelle humaine, était présente sur le stand.
Autour du livre À toi de jouer ! (éd. Les Grandes Personnes, 2010) de Claire Dé
Dans À toi de jouer, Claire Dé transforme avec la photographie une collection d’objets du quotidien aux couleurs orange et jaune, créant un univers inédit de formes, de textures et de saveurs. L’artiste mettait à disposition une partie de sa vaisselle multicolore pour que les visiteurs puissent, dans le mini-studio, composer leurs propres créations et donner par la photographie un aspect sculptural aux objets. Une fois la sculpture montée, les participants pouvait la sublimer, lui attribuer une nouvelle fonction, déformer son échelle, et lui donner un titre, réinventant ainsi sa signification.
Autour du livre Clic Clac ou Qu’est-ce que c’est ? (éd. L’École des Loisirs, 1989) de Tomi Ungerer
Le stand proposait aux visiteurs de s’adonner au même jeu sur un mur doté d’objets du quotidien en volume. Sur le même principe, à partir d’une banque d’images ou de découpages de magazines, d’autres chimères pouvaient prendre forme dans les traits de crayons des participants.Une transcription en image tactile du collage de Tomi Ungerer était également présentée aux côtés de l’original sur le stand. Ce dispositif, conçu en partenariat avec l’imprimerie Laville Braille, originellement conçu pour les personnes concernées par une déficience visuelle, questionne notre perception et lecture des images : doit-on en traduire tous les détails ? Comment transcrire la profondeur de champ ? Les couleurs ? Les textures ? Quels détails sont signifiants et quels autres peuvent être minorés ?